Dix façons d’économiser l’eau





Même si les 3/4 de la surface du globe sont occupées par les océans, l’eau douce est une ressource rare à l’échelle mondiale. Elle ne représente que 6% des réserves en eau sachant qu’une très infime partie de celle-ci est facilement disponible (0,00008 %). L’usage domestique (maison et jardin) représente 65% des dépenses globales en eau.

 

Voici en 10 points les principaux moyens que chacun de nous peut mettre en oeuvre afin de réduire sa consommation en eau destinée au jardin d’agrément et au potager.




1-Choisir des plantes adaptées au sol et au climat de votre région
Sur le pourtour méditerranéen mais aussi en bordure du littoral, la faiblesse des précipitations ou le vent desséchant sont des facteurs limitants qu’il faut prendre en compte dans l’aménagement d’un jardin.

ü  Une pelouse consomme beaucoup d’eau surtout si le sol est sableux. Limitez sa surface au strict nécessaire et choisissez des gazons adaptés aux conditions sèches, à base de fétuque élevée, pâturin des prés, kikuyu ou des substituts au gazon (voir P’tit jardinier de mai). Garnissez les allées avec des gravillons ou des dallages plutôt qu’avec un gazon mal entretenu.
ü  Concevez l’aménagement de votre jardin en créant des massifs d’arbustes et de vivaces qui résistent à la sécheresse. de plein soleil (voir ci-dessous). Aménagez des massifs à l’aide d’arbres et d’arbustes Voici quelques caractéristiques qui vous permettront de mieux les reconnaître :
- Certaines plantes ont su s’adapter en se munissant d’un feutrage sur les feuilles et les tiges qui isole la plante limitant ainsi son évapotranspiration. Ses plantes présentent souvent un feuillage grisâtre comme le ciste, la lavande, le caryoptéris.
- Certaines possèdent une épaisse couche de cire sur les feuilles, qui limite la perte d’eau. La surface du limbe est brillante comme chez l’eucalyptus et le Magnolia grandiflora.
- Le pin, le tamaris et le genêt ont réduit la surface de leurs feuilles pour limiter l’exposition au rayon du soleil.
Les plantes méditerranéennes ou de dunes cumulent souvent tous ses moyens de lutte contre le dessèchement. Leur système racinaire est très étendu pour s’alimenter dans les couches de terrain très profondes. Ainsi le chêne vert (Quercus ilex) possède un pivot qui peut atteindre plusieurs mètres, ses feuilles coriaces et brillantes mesurent seulement 2 ou 3 cm. Sur la face inférieure, une abondante pilosité recouvre les pores du limbe (les stomates).
- Les plantes grasses font des réserves en eau dans leurs tiges ou leurs feuilles comme la joubarbe, le sedum et les cactées.

Exemples de plantes résistantes à la sécheresse

Arbres et arbustes : genêt, arbousier, châtaignier, chêne, pin, éléagnus, caryoptéris, olearia, phlomis, véronique arbustive (Hebe), ciste, pérovskia, Teucrium.
Vivaces : achillée, épiaire (Stachys), euphorbe, gypsophile, kniphofia, lavande, Lychnis, œillet, osteospermum, thlaspi (Iberis), molène (Verbascum).

2- Arroser les plantes selon leurs besoins
Les plantes n’ont pas les mêmes exigences en eau selon leur stade de développement.

ü  Les semis ont besoin d’un sol constamment humide pour ne pas créer de stress car leurs racines sont peu développées. Ils nécessitent un arrosage léger ; il est même préférable de faire tremper la caissette dans un récipient rempli d’eau pour arroser par capillarité ou bien de vaporiser les germinations.
ü  Les plantes récemment plantées ont besoin de copieux arrosages pour bien imbiber la motte qui a du mal à s’humecter à cause de la tourbe et pour forcer les racines à pousser en profondeur. Les végétaux plantés racines nues sont exigeants en eau, surtout si pendant le transport, les racines n’ont pas été protégées de la déshydratation.
ü  Plus le feuillage est développé plus les besoins en eau sont grands.
ü  Les arbustes à floraison printanière ont besoin d’eau lorsqu’ils forment leurs boutons à fleurs c’est-à-dire en fin d’été comme le camélia.
ü  Les arbres installés depuis quelques années ou les haies adultes ne requièrent plus d’arrosage à moins qu’il y ait une sécheresse avérée et que vous observiez des dessèchements en bout de branches, généralisés à tout l’arbre.
Périodes où les besoins en eau des légumes sont les plus importants :
Salade, chou d’été, épinard             toute l’année
Pois, haricots                                du semis jusqu’au début de la formation des gousses
Pomme de terre                            pendant la floraison
Courgette, tomates, poivron            pendant la formation des fruits
Les autres légumes (carotte betteraves, chou de Bruxelles, chou d’hiver et de printemps, poireau, oignon, radis, navet…) demandent très peu d’eau, arrivés à maturation.

Rendez vos plantes plus résistantes au manque d’eau en plantant sur butte et arrosez en profondeur de manière espacée (1 à 2 fois par semaine en été). Dans le potager, surélevez la ligne de plantation et irriguez entre les rangs (sauf quand les plants sont jeunes) pour forcer les racines à s’ancrer plus profondément.

3- Limitez le bêchage
ü  Le bêchage en profondeur augmente le dessèchement du sol. Choisissez le soir ou un temps couvert pour cette opération.
ü  En revanche, le binage superficiel suite à un arrosage en profondeur, a un effet positif car il rompt la continuité entre les particules du sol et évite ainsi la remontée d’eau par capillarité. On dit communément qu’un binage vaut 2 arrosages. Cette opération n’est réalisable que sur sol nu (sans paillage ou enherbement).


4- Limitez la concurrence des mauvaises herbes

Au cours des 2 premières années suivant la plantation d’un arbre ou d’un arbuste, la compétition avec le gazon est très forte et la croissance de la plante peut-être très affectée. Maintenez désherbé un carré de 1 m de côté tout autour du pied.
L’astuce du jardinier
Pour faciliter l’arrosage d’un arbre, le plus simple est de poser à la plantation un drain (tuyau perforé) qui fait le tour de la motte de l’arbre et remonte en surface. L’arrosage s’effectue en versant l’eau directement dans le drain. Pailler autour du pied avec une toile plastique tissée ou autre.

5- Pailler le sol
ü  Le paillage consiste à recouvrir le sol de matériaux inertes (film plastique, galets…) ou biodégradables (déchets végétaux, cartons, plante couvre-sol, écorce…). Ses principaux effets sont :
- d’empêcher les mauvaises herbes de germer ;
- de réduire les écarts de température en été comme en hiver ;
- de limiter les pertes d’eau par évaporation au niveau du sol, tout en évitant le ruissellement des eaux de pluie.
ü  Les paillis à base de minéraux (galet, graviers, ardoise brisée…) conservent l’humidité du sol tout en restituant à la terre la chaleur accumulée par la pierre. Les cailloux favorisent le drainage au niveau du collet des plantes et la microfaune. Ils sont conseillés pour pailler les plantes alpines ainsi que les végétaux dans les régions à été sec.

ü  Les paillis à base de végétaux déjà compostés évitent de créer un déficit en azote, appelé « faim d’azote ». Si vous utilisez des déchets frais (tonte, compost, copeaux de bois), apportez un engrais riche en azote (fumier décomposé, corne broyée, sang desséché, guano…) avant d’installer le paillage pour corriger cet inconvénient. Vous pouvez aussi composter vos déchets pendant quelques mois avant de les étaler. Les écorces de pin maritime peuvent s’employer sans compostage mais elles acidifient le sol.
Le paillis organique apporte une fertilisation et améliore la structure du sol notamment dans les terres argileuses et sableuses.

ü  Attendez toujours que le sol soit réchauffé pour épandre le paillis et veillez à ce que le sol soit bien humide. (Au printemps, les paillis destinés à protéger les plantes en hiver sont dégagés le jour et remis la nuit jusqu’à ce que le sol soit bien réchauffé). Un paillis efficace doit comporter une dizaine de cm d’épaisseur.

6- Abriter les plantes sensibles du soleil et des vents desséchants
Protégez vos jeunes semis avec une ombrière par temps chaud.
Plantez ou construisez des brise-vent dans les jardins très exposés au vent.


7- Installer un microarrosage localisé
ü  Le microarrosage apporte l’eau directement au niveau des racines limitant ainsi les pertes par ruissellement ou évaporation. Sachez que lors d’un arrosage par tourniquet, la majorité de l’eau se disperse en mouillant le feuillage et s’évapore avant d’avoir atteint la plante.
ü  Il existe différents microasperseurs à débit variable que l’on positionne soi-même le long du tuyau, au pied de chaque plante.
ü  Dans le potager ou les massifs, un tuyau microporeux est posé en zigzags sous le paillis. Veillez à ce que la pression soit suffisante dans le tuyau pour que le débit soit correct. Si ce n’est pas le cas, augmentez la durée de l’arrosage ou créez plusieurs circuits que vous ouvrirez l’un après l’autre.
ü  L’arrosage des pots s’effectue grâce à des tuyaux fins, terminés par un goutteur, qui sont reliés au tuyau principal.

8- Récupérez les eaux de pluie
ü  L’eau de pluie est en général de bonne qualité avec un pH légèrement acide. On peut récupérer les eaux des toits en installant une dérivation au niveau de la gouttière qui mène à une citerne ou un bassin.
ü  Les citernes peuvent être en acier, béton, ferro-ciment ou plastique. Le plastique est très pratique et maniable. Il existe en de nombreuses dimensions et il convient parfaitement pour un usage domestique.
ü  Pour connaître le volume que vous êtes susceptible de récupérer, il suffit de multiplier la surface du toit concernée par la moyenne de précipitations de la région. Multipliez le résultat par 0,75. Vous obtenez le volume récupérable sur une année. Prévoyez toujours d’évacuer le trop plein vers un puisard ou le réseau collectif.
Exemple :    Précipitations = 600 mm/an                       Surface du toit : 25 m2
volume recueilli en 1 an : 0,6 X 25 X 0,75 = 11,25 m3

Posez votre citerne en hauteur sur des parpaings ou des briques de façon à pouvoir placer un arrosoir sous le robinet ou à faire circuler l’eau par gravité dans un tuyau.
Posez un couvercle étanche par mesure de sécurité, pour limiter la formation d’algues et la présence de larves de moustique. Cela évite aussi l’évaporation de l’eau.

9- Limiter la tonte de la pelouse
Quand les journées sont très chaudes et sèches, mieux vaut ne pas tondre la pelouse trop à ras. Laissez-la pousser jusqu’à 8 cm, son enracinement sera plus profond.

10- Arroser le soir ou durant la nuit
L’arrosage qui profite le plus à la plante est celui qui est réaliser le soir ou durant la nuit. A cette période, l’absorption de l’eau de fait grâce à un mécanisme actif au niveau des racines. Le jour, c’est la transpiration des feuilles qui permet à la plante de s’alimenter en eau, celle-ci se comporte comme une mèche. La quantité d’eau absorbée est en grande majorité évaporée dans ce même laps de temps.